SOLO : A STARWARS STORY

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(2018). Il y a longtemps, dans une galaxie très lointaine… Han, orphelin qui essaie de survivre sur la planète Corellia en compagnie de sa promise Qi’ra, s’échappe de sa condition et s’enrôle malgré lui dans les forces de l’Empire, afin de devenir le meilleur pilote de la galaxie. Initié à la contrebande par Beckett, au service de Dryden Vos, Han Solo va faire la connaissance de son futur copilote et ami Chewbacca et croiser la route de l’escroc Lando Calrissian.

Après Rogue One : A Starwars Story, voici le second film des studios Disney qui a décidé d’exploiter au mieux la franchise acquise à grands renforts de dollar.  Alors que les deux réalisateurs  Phil Lord et Chris Miller se sont fait virer au bout de cinq mois de tournage, c’est Ron Howard qui prends en main le film. Tout comme pour Justice League, ce changement de réalisateur se ressent malheureusement à l’écran. Alors que Rogue One est un succès incontestable, Solo est bien plus mitigé, même s’il reste un bon film.

Tout d’abord, il n’y a que peu de place à la surprise, l’histoire du personnage est connue. Le principal intérêt est « comment » la mythologie de la jeunesse du personnage va être décrite, au détriment du suspens. Par exemple, nous savons depuis toujours que Han Solo a gagné le Millenium Falcon lors d’une partie de cartes contre Lando Calrissian ou qu’il va se rendre célèbre en réalisant son « Kessel run in 12 parsecs » (désolé, je ne sais pas comment cela est traduit en français). Par conséquence, à aucun moment il n’est possible de vibrer pour le personnage, d’avoir peur pour sa vie ou d’être surpris là où Rogue One présentait des protagonistes inconnus quand tout pouvait arriver (et tout arrive).

Alden Ehrenreich est assez convaincant dans le rôle de Solo, il a eu l’intelligence de ne pas copier Harrisson Ford mais simplement d’adapter le personnage. Même si j’avoue avoir eu des difficultés lors de la première partie du film, la magie finie par opérer. D’ailleurs, il endosse complètement le rôle lors de sa prise du poste de pilotage du Falcon et que le thème musical de John Williams intervient simultanément. Je doute que cela soit une coïncidence. Les second rôles sont très bien construit et très convaincant. Woody Harrelson campe Beckett, sorte de mentor contrebandier pour Han Solo, et Donald Glover incarne Lando. Les deux sont probants et l’ajout de dernière minute du personnage interprété par Paul Bettany lors des reshoot de Ron Howard en fait un vrai méchant charismatique. Vraiment très réussi.

Le seul bémol au casting est Emilia Clarke (que les fans de Game of Thrones connaissent mieux sous le nom de Daenerys Targaryen). Elle n’arrivera jamais à mettre de la profondeur dans l’interprétation de son personnage Qi’ra (et non Kira ^^), censé être troublé, troublante, et ne sachant pas à qui va son allégeance. L’impression qu’elle s’est contentée de suivre le script sans rien y mettre dedans est flagrante, jusqu’à sa dernière communication inattendue : j’ai peur que cela soulève des questions que personne ne soupçonnait et qui risquent de rester sans réponses. N’est pas Marvel qui veut pour ce genre de scène et ce qui en résulte !

La mise en place de la relation d’amitié entre Solo et Chewbacca est par contre une réussite totale. On y croit dès le début et l’attachement affectif que nous leur connaissons dans les trilogies prends ici ses racines. Une petite explication sur comment Han a appris à parler le wookie aurait peut-être été nécessaire mais peu importe, l’évolution de leur relation est fluide et convaincante. Un autre point positif est qu’il n’est pas obligatoire d’avoir une connaissance pointue du lore de Starwars pour apprécier cette histoire. Mais cela ne suffit malheureusement pas à sauver le film d’une déception certaine.

Pour conclure, après The Last Jedi et Rogue One, ce film sur la jeunesse de Han Solo semble bien plate pour les raisons que j’ai évoqué au-dessus. Cela reste cependant un bon divertissement avec des scènes très réussies, comme l’attaque du train. les CGI sont soignés, la bande-son et à la hauteur (avec quelques rappels bien connus pour les fans). Je conseillerai quand même d’aller le voir sur grand écran. 14/20.

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