READY PLAYER ONE

(2018). En 2045, le monde est un endroit rude et cruel. La plupart des gens échappe à cette réalité dans l’OASIS, un monde virtuel où l’on peut aller où l’on veut, faire ce que l’on veut, être qui on veut, la seule limite étant l’imagination et sa richesse virtuelle. L’OASIS a été crée par un concepteur supérieurement intelligent et excentrique, James Halliday qui a laissé un « easter egg » à sa mort sous forme d’un concours en trois parties. Celui qui le gagnera héritera alors de l’immense fortune du défunt et d’un contrôle absolu sur l’OASIS. Lorsque Wade Watts découvre le premier indice, une gigantesque chasse au trésor démarre, aussi dangereuse dans le monde virtuel que le monde réel.

Ready Player One est adapté d’un roman a succès et mis à l’écran par un maître du cinéma Steven Spielberg. Je ne ferai pas de parallèle avec le livre, ne l’ayant pas lu. Ce film est un hommage à la culture geek (ou culture pop), tout simplement, sans en être juste un prétexte. En effet, le scénario est bien conçu et intelligent, et les références innombrables s’intègrent parfaitement à l’histoire. Je n’ai aucune idée de la façon dont ces références fonctionnent sur papier, mais à l’écran, cela joue à merveille. Chaque plan recèle une multitude de détails qu’il est impossible de capter en une fois. Je ne sais pas si le film parlera autant à la jeunesse qu’aux trentenaires ou quadragénaires, beaucoup de références sont des années 80. Les plus récentes sont surtout dans l’univers vidéo ludique.

Les personnages sont bien construits, même si je trouve les second rôles bien plus intéressants que celui de Wade/Parzival. La double identité (réelle et virtuelle) permet des surprises amusantes, comme lorsque qu’Aech explique à Wade que l’humain qui se trouve derrière l’avatar dont il est tombé amoureux, Art3mis, pourrait être un bonhomme de 150 kg vivant dans le sous-sol de la maison de sa mère à Détroit. Je vous laisse imaginer à quoi peut ressembler chaque avatar avec cette explication extrême. Aech, Sho et Daito sont d’ailleurs des exemples à suivre dans l’efficacité et la richesse que peuvent apporter des personnages secondaires. D’autres sont moins réussis. Samantha/Art3mis n’est pas à la hauteur, ce qui est bien dommage, je suis très fan d’Olivia Cooke que j’adore dans la série Bates Motel, je regrette également que l’on ne voit pas qui se trouve derrière I-r0k et pour finir, F’nale ne sert à rien.

Visuellement, le film est une tuerie. Un régal pour les yeux et un montage qui permet de passer du monde réel à l’OASIS tout naturellement, sans jamais provoquer de cassure dans le récit. L’ingéniosité de certains plans de Spielberg trouvent une résonance dans les deux mondes et j’ai vraiment adoré ce qu’il en a fait. Beaucoup de réalisateurs ont tenté de prendre la place sur son trône ces dernières années, mais non, il démontre une fois de plus qu’il est le boss : chaque scène semble à sa place, et les deux heures vingt passent en un claquement de doigts. La bande-son et quelques effets sonores (comme les quatre notes typiques de Back to the Future) accompagnent l’ensemble. Il y avait des lustres que je n’avais pas vécu une expérience cinématographique comme celle là et ce film donne de l’énergie et le sourire longtemps après avoir quitté la salle obscure !

Maintenant, les références : Elles sont juste… incroyables. Pour ne prendre que l’exemple de la course virtuelle qui permet d’atteindre le premier indice, j’ai eu l’impression d’en voir des dizaines et après avoir consulter des listes facilement accessibles sur le net, je suis passé à côté d’au moins autant. En vrac, rien qu’au niveau des véhicules, il y a bien sûr la DeLorean de Parzival et la moto d’Akira d’Art3mis, mais en y regardant de plus près, il y a la Batmobile de la série Batman des années 60, le van de l’Agence tout risque, une moto de Tron, la Mach 5 de Speed Racer, le v8 interceptor de Mad Max, KITT de Knight Rider (K200 en français), Christine, la Plymouth Fury du roman de Stephen King (et de l’adaptation par John Carpenter à l’écran) etc… D’ailleurs pour les fans de Stephen King, le second indice de la chasse permet une très longue séquence dans le film Shinning de Kubrik. Encore une tuerie dans la réalisation !

Mais beaucoup d’autres références sont présentes et bien plus subtiles. Juste un exemple : Lorsque James Halliday explique dans une vidéo le concours qu’il a mis en place après sa mort, les trekkies sont à l’honneur. Son cercueil est une photon torpedo, la même qui est utilisée dans The Wrath of Khan lors de la mort de Spock et tout le décor comprend un drapeau de la Fédération, un vitrail avec le logo de Starfleet etc… mais… car il y a un mais… beaucoup moins de spectateurs ont repéré l’autre référence de la scène : la façon dont Halliday se relève de son cercueil, la position et le mouvement de caméra est une réplique exacte du réveil de Bela Lugosi dans Dracula.

Le jeu est donc de découvrir les références moins évidentes. Bien sûr, les avatars des autres gens de l’OASIS sont facilement repérables. Dans la première scène, Aech explose Freddy Krueger, on voit aussi Jason Voorhees, les tortues ninja et des dizaines d’autres. Les références directement nommées sont évidemment légions mais les plus discrètes sont les plus funs à repérer. Lorsque le robot géant d’Aech tombe dans la lave, il lève le pouce comme le terminator dans T2 : Judgment Day, l’arme sélectionnée par Daito et qui sert à couper le bras d’I-r0k est l’arme de Krull, sans parler de la holy hand grenade. Même la date de sortie du film (son logo aussi d’ailleurs) est un « easter egg » ! Qui se rappelle d’où est extrait la formule pour activer l’Orbe d’Osuvox , l’artefact lvl 99, lui-même une référence Dungeons & Dragons dont le créateur Gary Gygax est également nommé : « Anál nathrach, orth’ bháis’s bethad, do chél dénmha! » ? Je vais m’arrêter là, les centaines d’autres seront à votre discrétion.

Pour conclure, Ready Player One s’est hissé directement dans le top 10 de mes « all time favorite movies », côtoyant ainsi The Thing ou Forbidden Planet, ce qui est un sacré exploit, ceux qui me connaissent pourront en être témoin. Comme la perfection n’existe pas, je vais me contenter d’un 19/20, mais j’ai mis 10/10 sur mon rating d’IMDB ! A voir, revoir, et revoir encore…

2 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Dominique dit :

    Salut Quark
    Alors là tu me fait bâver direct et je vais aller le voir de suite cad. ce soir.
    J’ai lu le livre – qui est d’ailleurs très bien – et je suis curieux comment sera mon impression de la nouvelle oeuvre de Spielberg. Funny fact, il y a des mois ce cela, j’ai prévu à mon home-cinéma « cinéma Dumont » un cycle Spielberg et j’ai reçu les derniers blurays hier. That’s timing 😉

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