THE LODGERS

(2017). Dans l’Irlande rurale en 1920, les deux jumeaux, Rachel et Edward, partagent leur vieux manoir avec des entités surnaturelles, les lodgers. Chaque nuit, ils prennent possession du lieu et imposent des règles simples à la vie étrange des deux adolescents : être dans son lit avant minuit, interdire l’entrée de la maison aux étrangers et doivent rester ensemble. Le retour au village d’un jeune vétéran de guerre, amoureux de Rachel, et la visite d’un notaire chargé de recouvrir les dettes familiales va attiser la confrontation des jumeaux et les mettre face à la malédiction qui pèse sur eux.

The Lodgers sort de l’ordinaire des films d’horreur qui abreuvent la marché depuis des années. C’est une sorte de conte gothique d’horreur où vous ne verrez pas de monstres, où il n’y a pas de scare jump, juste une atmosphère qui se met lentement en place, appuyée par une photographie magnifique et une musique ambiante qui emballe le tout. Cela n’empêche aucunement les moments d’épouvantes, que cela soit dans le huit-clos du manoir ou au bord de l’étang. La conclusion de l’histoire est à la hauteur de l’attente, alors que l’évolution et la compréhension de la situation se dévoile progressivement.

Les deux acteurs incarnant les jumeaux, Charlotte Vega (Rachel) et Bill MiIner (Edward) fonctionnent à merveilles dans ce duo improbable. La première ne souhaitant que mettre fin à cette malédiction et fuir les fantômes qui la hantent, trouvant en Sean un possible échappatoire tandis que le second se complait dans la situation, s’en accommodant par peur du pire. Les deux acteurs jouent les silences et les regards magistralement, et l’on s’enfonce dans l’histoire en ayant presque l’impression d’en faire partie. La réalisation très propre s’accorde à l’écriture de David Turpin, qui n’a qu’un seul script à son actif, mais s’est offert un masterpiece grâce à la mise en image de Brian O’Malley.

Cette histoire de fantômes traite de nombreux sujets, à divers niveaux, bien plus subtilement que ce qu’il n’y parait. Les thèmes annexes abordent la tragédie, la pauvreté et la misère, la guerre et ses stigmates sociaux (par le biais de Sean et Dessie et sa bande), la malédiction bien évidemment, la folie, la perte de la foi et l’espoir. Si vous n’êtes pas rebuté par les films au déroulement lent, je vous recommande chaudement ce petit bijou visuel et bien construit. 16/20.

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