PENINSULA

(2020). Quatre ans après le zombie outbreak qui a éclaté en Corée, le monde a mis le pays en quarantaine complète. Jung Suk, ancien soldat réfugié à Hong-Kong se voit proposer une mission par un parrain local : retourner à Séoul, maintenant relayé au statut de péninsule, pour récupérer 20 millions de dollars. Sur place, il va découvrir avec son équipe de mercenaires, que les zombies ne sont pas le danger le plus important : des survivants se sont organisés dans ce territoire hostile.

Si vous espérez une suite à Seoul Station et Train to Busan dans la même lignée, ce troisième opus va vous décevoir.  Peninsula est une sorte de melting pot sans invention de films existants. Prenez Escape from New York, remplacez le président par de l’argent et Manhattan par Séoul. Changez la scène du pont de Brooklyn par une course poursuite post apocalyptique de 15 minutes à la Mad Max 2, quelques scènes de voitures aussi improbables que dans Fast and Furious (mais avec une gamine de 12 ans en pilote, histoire d’être encore moins crédible) et une fin « presque » tragique propre au cinéma asiatique… Saupoudrez d’un humour potache omniprésent et vous obtenez un film qui mélange tellement de genre qu’il manque juste une danse des personnages version Bollywood ! On est donc bien plus proche d’un Zombieland 3 que d’un Train to Busan 2 !

Maintenant que j’ai identifié quel genre de film est Peninsula, voici mon avis.

La réalisation est toujours impeccable, la photographie est outrageuse et de nombreux plans inventifs agrémentent cette production. Le résultat est juste un ravissement pour les yeux et les oreilles. Les décors, les maquillages et les effets spéciaux sont impressionnants. Il se trouve que j’étais à Séoul il y a quelques mois et le trajet Incheon – Séoul, on y est, mais version apocalyptique.

L’écriture des personnages est très pauvre, bien en-dessous de Train to Busan. Il est très difficile de s’y attacher, et beaucoup sont des caricatures ridicules. Ceux qui meurent ? on s’en fout. Ceux qui survivent ? tant mieux pour eux, mais dans un sens comme dans l’autre, ils ne provoquent aucun sentiment (excepté peut-être les deux petites filles). L’interaction sociale entre les protagonistes est très manichéenne, sans nuance et donc sans saveur. A côté de ça, les acteurs jouent parfaitement leurs partitions.

Enfin l’histoire est également très light, aucune invention, tout a été vu, revu et souvent en mieux. Encore une fois, il y a vraiment un grand nombre d’idées récupérées d’autres productions et ceux qui connaissent très bien Escape from New York (et L.A.) feront un parallèle , c’est trop flagrant. Enfin, il y a multitude de lacunes dans le scénario, comblées par des explications bancales. Pendant tout le film, je me dis : Pourquoi pas d’hélicoptères, jusqu’à ce que… et cela amplifie encore ce sentiment d’incohérence. Bref…

En résumé, Peninsula est loin d’être un mauvais film, si on le visionne pour ce qu’il est : une production fun et légère, qui ne demande aucune réflexion. Appréciez ce long clip survolté qui en met plein les yeux comme un divertissement bourré d’actions. J’envisageais initialement une mauvaise note, par rapport à l’attente que j’avais pour ce dernier film d’une trilogie dont j’ai apprécié grandement les deux premiers, mais 13/20 me semble plus approprié pour un film Action/Zombie/Blockbuster de l’été. Je suis curieux d’avoir vos avis, n’hésitez pas à commenter.

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