HELLBOY

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(2019). Né dans les flammes de l’Enfer, « Hellboy » est un démon a la peau rouge et au bras droit en pierre dont le destin est de conquérir l’humanité au service des forces infernales. Mais le professeur Broom voit en lui une arme, l’élève et le transforme en une machine à faire le Bien. Alors que la reine de sang Nimue, jadis vaincue par le roi Arthur et son épée Excalibur, menace à nouveau le sort des hommes, Hellboy est l’unique rempart face à ce péril.

Avec ce reboot, Neil Marshall s’est vu confier la lourde tâche de faire oublier le Hellboy de Guillermo Del Toro avec Ron Pearlman dans la peau du démon héros, tiré du comic du même nom édité par Dark Horse (DC Comics a récupéré les droits du personnage en 2019). Et je dois dire que cette version est en-dessous de ses deux prédécesseurs. Pourtant la réalisation est impeccable : l’angle adopté pour donner un rythme et un visuel « comic » au film donne une dimension intéressante et des scènes d’actions bien léchées.

Le film est ainsi ponctué de flashbacks réguliers pour donner une histoire à chaque personnage. L’habillage sonore ajoute à cette impression de visionner un long clip survitaminé à la sauce MTV. Les CGI sont honnêtes et les touches de gores régulières assaisonnent le récit d’une violence qui se veut justifiée. Mais alors ? pourquoi cette version manque-t-elle cruellement des ingrédients qui ont fait des deux autres films un succès ?

Tout simplement la construction des personnages. Elle est inexistante. Toute l’ambiguïté de Hellboy réside dans son combat interne entre son allégeance au monde des humains par delà son essence démoniaque. Cette dimension manque cruellement. David Harbour fait pourtant de son mieux (c’est Jim Hopper, le policier, dans Stranger Things). Mais Hellboy n’est pas le seul à subir ce manque de profondeur. Alice, Daimio et même la sorcière sont complètement ratés. La première est sous exploitée et tente au mieux de se trouver une place dans le groupe, sans qu’on comprenne l’utilité de ses pouvoirs. L’agent spécial Daimio apparaît tellement binaire dans ses réactions qu’il traduit l’image ridicule d’un soldat qui ne connait que le oui et le non. Et trois personnages ratés ne font pas un groupe viable !

Quand à la pauvre Milla Jovovich, elle est affublée d’un rôle stupide, et ne semble savoir parler qu’avec des punchlines qui tombent à plat. Elle a pourtant prouvé qu’avec un personnage bien construit, son talent explosait bien au-delà de son rôle récurrent de Resident Evil. C’est d’ailleurs une constante dans le film, les dialogues sont toujours poussifs et forcés. Le traitement des personnages reste donc le gros point noir de ce reboot : comment ressentir une quelconque émotion quand ils risquent de mourir et qu’on s’en fout totalement ? A la limite, le personnage le plus intéressant est Gruagach, ce changeling à tête de sanglier !

La conclusion est simple : foncez voir ce film pour en prendre plein les yeux, il reste un divertissement visuel qui ravira les fans de gros blockbusters, mais n’espérez surtout pas une profondeur qui en ferait un bon film, comme pour les deux autres Hellboy. Il mérite donc d’être vu, aucun doute là-dessus, mais en étant bien conscient de ce qui vous attend ! 13/20.

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