VENOM

(2018) Eddy Brock, journaliste, a perdu son travail, son logement et sa fiancé, après avoir été trop insistant lors du interview avec le magnat de la société pharmaceutique « Life fondation » à propos de tests sur des humains, ayant entrainés leur mort. Mais de nouvelles informations sur les travaux de Carlton Drake lui parviennent par l’intermédiaire d’une collaboratrice et il s’introduit au siège de la société avec l’espoir d’obtenir des preuves. Eddy se retrouve alors « possédé » par un symbiote extra-terrestre, avec qui il coopère d’abord pour rester en vie puis pour combattre une menace bien plus importante…

Il y a deux façons d’appréhender le film : soit vous êtes un inconditionnel du comics, auquel cas il est quasi certain que vous n’aimerez pas cette production tant les divergences avec le matériel de base sont importantes, soit vous n’êtes pas un  fan absolu de la bande-dessinée. Je vais traiter cette review en suivant la seconde option. Le film ne fait pas partie du MCU (Marvel Cinematic Universe) mais reste réalisé en association avec Marvel.

Tout d’abord, le scénario : Venom est un « origin movie », premier volet de ce qui devrait être une trilogie, expliquant les origines du personnage. Le format est respecté, même si j’ai trouvé que la première partie, jusqu’à ce qu’Eddy et le symbiote Venom soient unis, un peu longue sans pour autant être ennuyeuse. L’histoire est donc classique, sans grande surprise : Eddy découvre ses nouveaux pouvoirs, essaie de les comprendre et les maitriser avant de s’en servir contre celui qui est à la source de son nouvel état. Dans le cas de Venom, c’est une entité externe avec sa propre personnalité et volonté qui permet à Eddy de devenir un héros.

Hélas, Venom est censé être un « anti-héros », un personnage peu recommandable qui inspire l’horreur et qui est d’une violence extrême. Je m’attendais à une sorte de Deadpool sans l’humour et bien plus sombre, mais j’ai eu une version édulcorée, limite aseptisée. Pas de sang,  pas de carnage, alors que la scène contre des dizaines d’hommes du SWAT auraient pu être traitée pour coller à l’essence même de Venom, et donc, au final aucun visuel qui permet d’établir la terreur qu’il doit inspirer : c’est mon principal regret sur le traitement de l’histoire.

Le casting d’Eddy Brock / Venom est juste parfait ! Tom Hardy est incroyable dans sa performance. Son talent lui permet une palette complète dans son jeu et l’acteur entre en symbiose complète (si on peut dire ^^) avec Eddy Brock, il EST Eddy Brock. La première scène d’action réelle, d’abord chez lui puis lors de la course poursuite en moto dans les rues de San Francisco est géniale tant son interprétation du gars qui ne gère rien, qui subit, qui ne comprends pas mais prends part à l’action est… WOAW ! Les autres personnages sont bien moins intéressants. Carlton Drake (Riz Ahmed) est trop propre sur lui, une sorte de mégalomane qui fait penser aux adversaires misanthropes de James Bond pendant l’époque Roger Moore. Anne, l’ex-fiancé d’Eddy, interprétée par la pourtant talentueuse Michelle Williams n’est pas très convaincante et sans profondeur, et le docteur Dan est une caricature. J’ai par contre bien apprécié le docteur Dora Skirth et surtout… surtout… malgré sa brève apparition dans la scène post générique, Woody Harrelson qui nous met en bouche pour la suite, avec son interprétation de Cletus Kasady : en quelques secondes, il déclenche bien plus d’émotion que la réunion de tous les personnages du film (à l’exception de Tom Hardy, bien évidemment).  Espérons que la suite sera à la hauteur de la violence du personnage.

Autre point fort du film : les effets spéciaux. Déjà, Venom est vraiment très proche de la version comics, mais surtout, les transformations sont vraiment réussies. Même si la bataille finale est un peu courte et convenue, le niveau des CGI est vraiment impressionnant et permet une immersion complète dans le film. Au passage, la voix de Venom (c’est également Tom Hardy qui l’interprète, accentuant encore le côté « je me parle à moi-même) est bien flippante et contribue aussi à l’immersion.

En conclusion, et ce malgré les critiques assassines que j’ai pu lire un peu partout, Venom est un très bon film. Bien sûr, il y a quelques lacunes scénaristiques ou des personnages moins attachants, mais ce n’est pas suffisant pour gâcher le divertissement, loin de là, je n’ai personnellement pas vu le temps passer même avec l’installation de l’intrigue un peu lente. Le rythme est ensuite soutenu jusqu’à la fin et le film mérite d’être vu dans une salle obscure. 16/20.

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