(2017). Jennifer Conrad est une jeune femme meurtrie qui fuit son ex-mari violent pour tenter sa chance dans une grande ville. Elle s’installe dans une résidence pour repartir à zéro. Mais très vite, elle constate que sa voisine semble elle-même être victime de violence de la part de son mari. Quand celle-ci meurt, Jennifer commence a avoir des troubles du sommeil, ayant l’impression de se faire piquer par un insecte dès qu’elle s’endort…
Petit film d’horreur indépendant noyé dans une masse de mauvaises productions : Gnaw est une bonne surprise. Un scénario assez convenu, déjà vu, mais avec un sujet maitrisé et bien traité. Toute la force de l’histoire réside dans la cohérence des personnages et leur profondeur. Le rythme est assez lent afin de poser l’atmosphère sans jamais mordre sur la ligne rouge de l’ennui. La première heure pose quelques mystères qui se resserrent afin de dévoiler trente dernières minutes très intéressantes, presque amusantes. Si les violences conjugales sont la toile de fond du film, jamais un véritable message n’est revendiqué dans ce sens, c’est plutôt un prétexte, ne vous attendez pas à une production militante.
Pour en revenir aux personnages, là où les protagonistes féminins sont souvent écrit avec les pieds dans les films d’horreur, forçant des réactions débiles, provoquant des roulements des yeux et des soupirs toutes les trois minutes, Gnaw nous réserve un personnage principal solide. Jamais je n’ai eu l’impression d’être pris pour un imbécile. L’autre personnage intéressant est Terry, l’homme à tout faire de la résidence, à qui on ne peut que s’attacher et dont la construction et l’interprétation en fait un sidekick qui appuie la cohérence de sa relation avec Jennifer. Le tandem est vraiment agréable et intéressant. En opposition, les deux autres personnages récurrents, l’ex-mari et la propriétaire de la résidence, sont pour le coup complètement caricaturaux, à une seule dimension, rehaussant par le fait la vraisemblance de Jennifer et Terry.
En conclusion, juste un petit bout d’article pour faire connaître cette production qui mérite le coup d’œil. Je m’attendais tellement à un navet que la surprise m’a donné l’envie de lui donner de la visibilité. Ne vous attendez pas au film de l’année mais vous passerez un bon moment, du moins je l’espère. Le film est sorti sous 2 titres, Apartment 212 et Gnaw. Et il va falloir suivre de près Penelope Mitchell que j’ai trouvé excellente et crédible dans son rôle et que nous allons retrouver dans le nouvel Hellboy cette année. 13/20.