A QUIET PLACE (SANS UN BRUIT)

(2018) Dans un monde post apocalyptique, une famille essaie de survivre dans un silence absolu alors que des créatures ultra sensibles aux sons menacent de les repérer et les tuer au moindre bruit. Il faut reconnaître que le pitch était très séduisant, accompagné d’une bande-annonce qui confirmait l’intérêt de ce film. Le verdict est tout autre.

Pour commencer, la réalisation : impeccable, des scènes très bien filmées, des plans assez intéressants, une mise en scène par John Krasinski, lui-même acteur puisqu’il interprète le père de la famille. Que ce soit Emily Blunt dans le rôle de la mère, ou les enfants, le choix du casting est irréprochable, chacun trouve sa place et jouit d’une crédibilité complète dans son rôle.

L’histoire met évidemment en lumière les créatures sensibles aux sons. Il y avait un bon moment que je n’avais pas été surpris devant une créature « nouvelle ».  La morphologie et les effets sur la tête de chacune d’elle quand elles essaient de capter le bruit est une super trouvaille, j’ai trouvé tous les passages avec ces monstres stressant, l’effet de silence quasi permanent du film mettant en place une tension grandissante ponctuée par chaque apparition des monstres. Très bien. Très convaincante.

Mais alors ? (attention, spoilers, mais ce n’est pas grave !)

Alors c’est le plus gros foutage de gueule qu’il m’a été donné de voir récemment. Prendre les spectateurs pour des imbéciles à ce niveau mérite l’oscar de l’audace et de la moquerie ! Après quelques scènes mettant en place l’histoire et l’atmosphère, voilà que le père emmène son plus jeune fils, un peu trouillard, à la rivière pour récupérer les poissons pris dans les nasses (il faut bien manger). Là, un poisson s’échappe et tombe sur un rocher plat. Le fils est pris de panique, les monstres réagissant à un pet de lapin à des kilomètres ne vont pas manquer ce bruit là et rappliquer ! Et ben non… le père nous apprends que s’il y a du bruit « plus fort », cela couvre les bruit « moins forts » (logique). Il lui en fait une démonstration en allant près d’une cascade où ils peuvent hurler à tue tête sans risque… Sérieux ? et donc, débiles comme ils sont, ils n’ont pas pensé à s’installer là ?

Encore plus fort, la mère tombe enceinte ! Bah ouais, dans ce monde du silence, ils espéraient faire un bébé qui ne pleure pas ? mais si ! tout est prévu. Pourchassé par une créature qui se trouve tout près d’eux (quelques mètres, je vous rappelle que le moindre bruit d’une pomme qui tombe par terre est entendu des kilomètres à la ronde) ils se réfugient dans une sorte de cave aménagée, donc la trappe est… un matelas. Oui, juste un matelas, parce que cela étouffe les bruits… what ? Pourquoi ne pas avoir insonorisé toute la maison avec des couvertures, des matelas etc alors ? et je vous passe les trucs bien débiles comme les champs de maïs, super fournis, bien alignés, le genre de plantation uniquement possible qu’avec des machines agricoles et certainement pas à la main et sans bruit. Une mention spéciale pour le clou, dont on se demande comment il est arrivé là quand même (on imagine la perversité du gars qui l’a planté par dessous, mais on ne se demande pas qui ni pourquoi) et que la mère laisse sur place, on ne sait jamais, cela pourrait servir plus tard dans le film… bingo !

Et tout au long du film, même avec son cerveau à moitié éteint, on ne cesse que de ce dire : mais pourquoi ? vraiment ? naaan, il rigole là ? allo quoi ? Bref, vous aurez compris, le film avait un potentiel de dingue et c’est au final un ratage monumentale. A voir un soir pour se marrer, et encore, même pas jusqu’au bout, parce que même là, c’est à se demander pourquoi personne n’avait penser avant à ce que fait la fille de la famille, surtout quand on se rends compte qu’un coup de fusil suffit à tuer les créatures… bref 5/20 pour le travail fourni par les CGI, le réalisateur et les acteurs. Enorme déception.

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