BOSS LEVEL

(2020). Un officier des forces spéciales à la retraite est pris au piège dans une boucle temporelle interminable le jour de sa mort.

Ok, le plot est simpliste. J’ai immédiatement pensé à Groundhog Day ou Happy Deathday plus récemment. Mais le trailer survolté m’a décidé et… j’ai bien fait. Boss Level est le genre de film qui vous attrape et ne vous lâche plus. J’ai même attendu la fin du générique après la dernière image, en espérant une scène post-credit. Dès les premières secondes, je savais que cette production serait un peu différente et ceci s’est confirmé à mesure que le scénario très intelligent déroulait. C’est l’histoire de Roy (Frank Grillo, 55 ans avec un physique détonnant) qui se réveille chaque matin alors qu’un tueur à gages tente de l’embrocher avec un coupe coupe, puis un hélicoptere apparait avec un mitrailleur qui arrose tout son appartement.

Il nous parle en voix-off, expliquant chaque point de sa nouvelle vie, où il meurt chaque fois, à cause d’un groupe de tueur à gages à ses trousses. Il se réveille à nouveau et le même scénario recommence, il essaie juste de vivre un peu plus longtemps le lendemain, sans comprendre pourquoi sa vie est devenue cet enfer. Mais là où le scénario est vraiment bien ficelé, c’est que nous découvrons en même temps que lui pourquoi il est dans cette situation, avec des indices chaque fois surprenants qui lui permettent de comprendre petit à petit ce qu’il doit faire. Frank Grillo habite le rôle (il a d’ailleurs produit le film aussi) et on sent bien qu’il a été taillé à sa mesure. Il semble s’amuser comme un fou dans le rôle de Roy et cela s’en ressent à l’écran.

L’humour noir est omni présente et j’avoue avoir éclaté de rire quelque fois tellement ce film possède un ton différent. Il m’a fait pensé à Crank par moment. Ce ne sont pas des gags téléphonés mais des situations dues à sa boucle temporelle qui provoquent des scènes cocasses, survoltées par sa voix-off qui commentent en permanence ce qui se passe. Mais ne vous y trompez pas, l’histoire n’est pas négligée, et le scénario est vraiment bien amené pour faire avancer l’intrigue, principalement grâce à son fils et à ses flashback avec son ex-femme, la journée précédant celle dans laquelle il est bloqué. Roy ne cherche pas à s’améliorer comme Bill Murray, mais fonctionne plus sous l’angle du jeu vidéo oú chaque mort le raméne au début et il essaie de passer le niveau suivant. D’ailleurs, on suit les tentatives qui s’inscrivent de temps en temps à l’écran après ses morts.

Pour reprendre la métaphore des jeux vidéos et même si les autres personnages ressemblent plus à des PNJ (personnages non joueurs) lorsque lui est le joueur, la distribution est de qualité. Même si Frank Grillo mange presque toute la présence à l’écran, ne laissant que peu de place aux autres. Son ex-femme est interprétée par l’excellente Naomi Watts qui devient de plus en plus belle en prenant de l’âge, le « boss » est incarné par Mel Gibson qui nous délivre ici une prestation digne des plus grands mégalos contre qui James Bond se bat dans les productions avec Sean Connery et Roger Moore. On dirait même que Mel Gibson caricature en exagérant… Mel Gibson. Son bras droit, assassin bien sûr, est aussi caricatural quand dans les 007. Et enfin, un passage avec Michelle Yeoh, experte en combat d’épée, présentée dès le début en cette qualité. Sans grande surprise, elle entrainera Roy plus tard pour passer la chinoise tueuse qu’il n’arrive pas à éliminer, peut importe les armes qu’il emploie. (ce passage m’a aussi bien amusé). D’ailleurs chaque fois qu’elle le tue, elle récite la même phrase : “I am Guan Yin, and Guan Yin has done this.” Effet garanti !

La réalisation de Joe Carnahan est musclée, et on retrouve sa patte comme dans The Grey ou The A-Team (que je considère comme une des meilleures adaptations cinéma d’une série des années 80 – L’Agence tous risques).  Le montage est vraiment survolté, sous stéroïde, et les plans s’enchainent en éliminant le superflu lorsqu’il recommence une journée. Les scènes d’action sont calibrées à la John Wick. On ne voit pas deux personnes qui se donnent 8 coups de poing sans être KO, ici, c’est balle dans la tête ou tête coupée, et on n’en parle plus. Mais Carnahan, même s’il excelle dans l’action, délivre aussi quelques séquences émotionnelles et touchantes qui s’intègrent parfaitement à son storytelling. La dimension science-fiction du film ne sert que de prétexte à cette pépite, et le pied de nez de la dernière scène en est la meilleure preuve (je le hais du coup !!!).

En résumé, j’ai A-DO-RÉ Boss Level, c’est du fun puissance mille, j’ai vraiment pris un kiff à visionner ce film, peut-être parce que je m’attendais à un autre nanar sur les boucles temporelles. Non, c’est vraiment une production à part, à découvrir et qui ne laissera pas indifférent. En tout cas, c’est l’effet qu’il m’a fait. Cela faisait une éternité qu’un film ne m’avait pas emballé comme ça. Évidemment, je le recommande chaudement. 18/20 (si si !)

 

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